L’eau est nécessaire pour abreuver bêtes et gens, assurer le travail quotidien de la ferme et de la maison. La fontaine ou le puits peuvent parfois être très éloignés de la maison , ce qui rend la tâche plus difficile.

Le puits de Pen ar prat

Ces puits sont généralement profonds de 3 à 10 m. et maçonnés. Un treuil actionné par une manivelle permet de descendre et remonter le seau ; la charge n’est pas négligeable : 8 à 10 litres à chaque fois.
« Quand nous sortions les bêtes , chevaux et surtout les vaches , il fallait que l’auge , collée au puits soit pleine d’eau . Cela supposait au moins quinze ou vingt  seaux d’eau , tirés au puits au moyen de cette fameuse manivelle , entraînant sur son touret un bout de chaîne accrochée à demeure  au seau du puits .
« A Pen ar prat, cette corvée revenait souvent à notre papa . Le matin , nous qui étions petits, nous entendions ces bruits de ferme : ce seau qui descendait à toute allure dans le puits , seulement freiné par la main calleuse de notre papa. Et cette remontée plus  lente qui nous disait l’effort de l’homme avec ces dix kilos au bout de la chaîne . Et la manivelle d’acier qui couinait et qui taquait sur la pierre, dont elle était prisonnière . » Gaby Le Gall, 2009

Les puits sont nettoyés généralement une fois par an, pour enlever les boues, les feuilles mortes, les petits cadavres d’animaux. Pour ce travail, jamais solitaire, certains s’encordent, ou se contentent de s’accrocher à la chaîne, un pied dans le seau, tandis que d’autres s’accompagnent d’une bougie allumée pour être avertis de la présence éventuelle de gaz toxiques.
Certains puits peuvent être équipés d’une petite pompe. Sur d’autres, l’auvent de pierres est arasé pour laisser la place à une pompe au débit plus important.
Parfois, les puits, trop proches des étables, sont pollués par les écoulements de purin. « Pourtant nous n’étions pas plus malades que maintenant ! ». Dans certaines familles on s’en méfie et l’eau destinée à la boisson ou à la cuisine est puisée à la fontaine surtout pour les biberons.
A Brendégué, un ingénieux système de filtre sur la citerne, est installé dans les années 1920/1930, sur les indications du Dr Dujardin de Saint-Renan :  la citerne, accolée à la maison, est divisée en 2 compartiments ; l’eau de pluie recueillie dans le premier compartiment passe dans le 2ème au travers d’un mélange de galets, de soufre et de charbon. Une pompe manuelle dans la cuisine permet de puiser l’eau sans trop de fatigue. Lucile Louzaouen, 2008.
Évidemment dans ces conditions, la toilette est plutôt sommaire : « Ce n’est pas comme maintenant car certains exagèrent avec leurs douches ! »

Tout change en 1962 avec l’adduction d’eau.
L’eau au robinet : quel bonheur ! Finies les corvées, c’est un gain de temps et moins de fatigue. « Quand l’eau est arrivée à la maison, je suis restée longtemps avec les enfants à la regarder couler du robinet , un vrai miracle ! ». Perrine Jaouen, 2009.
Et très vite, la consommation d’eau augmente car progressivement les Lanvénécois achètent une machine à laver et aménagent une salle de bain.