Ce « débit hygiénique » est construit en 1929 près de Kerbel à l’initiative de Loïc et Jehan Kernevel (nom de scène). Depuis la fin de la guerre, dans toute la France, mais aussi en Suisse et en Belgique, ils se produisent dans les fêtes religieuses, folkloriques ou les kermesses en utilisant des costumes et instruments traditionnels d’Auvergne, Provence et Bretagne.
Domiciliés à Paris et à l’aise financièrement, ils viennent en vacances d’été à Plonévez-Porzay puis au hameau de Trégana et décident de s’y installer.

Les mois d’été, ils organisent des après-midi musicaux le dimanche, au début, pour une clientèle brestoise fidèle de la plage de Trégana : rafraichissements (cidre), airs de musique guillerets (biniou, bombarde, vielle), présentations de costumes bretons. Ils ne sont pas bretonnants, utilisent un répertoire de chansons anciennes dans la tradition des trouvères et troubadours et composent aussi leurs propres oeuvres. La jeunesse locale les y rejoint au détriment des Vêpres. Le service est assuré par la famille Roudaut de Pen ar Prat.
L’hiver, ils rejoignent la région parisienne et participent à de nombreux spectacles souvent à l’initiative d’abbés dans des kermesses et salles paroissiales.

Rejoint par Gildas, un jeune brestois entièrement formé par Loïc et Jehan, le duo devient trio à partir de 1936.
Leur publicité est généralement très détaillée et dithyrambique.

Leur foi chrétienne mais aussi leur méconnaissance du breton indisposent certains d’où remontrances et rumeurs aggravées par le nom alsacien de Jehan.
Loïc, très généreux, dilapide son capital en bonnes oeuvres et doit vendre la maison en 1938. Il meurt à Paris en 1940, et Jehan, totalement ruiné, en 1948.