Le « guet de la mer » est à l’origine des garde-côtes. Déjà présent au Moyen-Âge vu la fréquence des agressions maritimes, il est organisé par les ordonnances de 1517 et 1543 complété par les ordonnances de la Marine de 1678 et 1681. Tous les hommes de 18 à 60 ans,  habitant à moins de 2 lieues (8 km) du rivage marin y sont astreints. Le littoral breton est divisé en trente capitaineries, chacune divisée en diverses compagnies. Les détails des uniformes varient selon les capitaineries mais sont souvent incomplets. Les officiers sont nommés par le roi.

L’abri de Ru Vras

En temps de paix, outre la surveillance des côtes et le service du guet, le milicien doit participer à une revue par an et des exercices tous les mois. Chaque milicien doit avoir un fusil et des
munitions. En temps de guerre, la compagnie est mobilisée. elle doit monter des gardes le long de la côte autour des batteries et assurer le service de signaux.
Ce système primitif aboutit à une pléthore de miliciens mal armés et mal instruits, qui rendirent peu de services lors des nombreuses attaques ennemies  dirigées contre les côtes bretonnes . Puis les règlements de 1716 et 1756 instituèrent une sélection: les meilleurs sont regroupés en compagnies franches de cent fusiliers avec drapeau et tambours. Quant au reste de la masse, il récupère toutes les corvées.
En 1778, la milice garde-côtes est à nouveau réorganisée et devint le corps des « canonniers garde-côtes ». Le nombre des compagnies de chaque capitainerie fut réduit.

A la révolution les lourdes charges subies par les habitants, mentionnées dans les cahiers de doléances, et la méfiance de l’Assemblée nationale vis-à-vis des canonniers entraîna la suppression de ceux-ci en 1792.
Les périodes révolutionnaire puis impériale causèrent ensuite de multiples réformes de 1793 à 1806. La fonction fut militarisée le 1er janvier 1807 jusqu’à sa suppression à la Restauration.
Les canonniers garde-côtes réapparurent en 1825-1831 pour progressivement voir leur rôle s’amenuiser puis cesser dans la seconde moitié du XIXe siècle.
A Locmaria, des miliciens sont logés en 1801 dans l’ossuaire au bourg. En 1827, ils assurent la surveillance de la récolte du goémon.