La peste revient en force dans le Léon dans la 1e moitié du XVIIe siècle. Déjà signalée à Morlaix vers 1630, elle sévit à Brest à partir de  juillet 1639 (170 victimes) et gagne rapidement les paroisses voisines.

 

 

Notice de l’abbé Le Cap ancien vicaire de Locmaria de 1913 à 1921

BDHA Bulletin diocésain d’histoire et d’archéologie, 1930
Archives diocésaines de Quimper et du Léon

« En 1640, les habitants de Plouzané et de Loc-Maria furent frappés du plus cruel des fléaux, de la peste. A Plouzané, cette maladie commença par le village de Kerebreust, le 12 juin 1640, et s’étendant dans le reste de la paroisse, s’y maintint jusqu’au 21 mars 1643. Dans cet intervalle, elle y moissonna 122 personnes.
A Loc-Maria, la contagion avait commencé par Gorrekear. Du 20 mai au 30 novembre de la même année 1640, elle fit 53 victimes. La maladie se propagea relativement peu. Plusieurs malades furent soignés en des huttes construites à distance des villages, comme en témoignent les actes de décès de plusieurs pestiférés ; d’autre part, M. Touronce, recteur, jugea prudent d’enterrer les victimes dans un cimetière particulier. A 7 ou 800 mètres de l’église paroissiale, se trouvait un terrain depuis longtemps appelé « park ann Itroun Varia » ou champ de Notre Dame. Ce terrain fut béni par commission de M. le vicaire général de Léon, datée du 30 mai, signée René du Louët.
Mais en même temps que l’on se servait de ce terrain pour ensevelir les contagieux, on décidait d’y construire un oratoire dédié à saint Sébastien, qui déjà partageait en l’église tréviale les honneurs d’un autel avec saint Roch. La population se chargea des frais de ce premier oratoire qui durera jusqu’en 1862. »

Le clergé, le recteur Touronce et le gouverneur de la paroisse le prêtre Jean de Kerguiziau, ne ménagèrent pas les recommandations d’hygiène et d’éloignement. Mai certaines familles payèrent un lourd tribut: Henri Le Vergotz, ses 3 fils Antoine, Lucas, Guillaume et sa fille Anne , âgés de 28 à 15 ans, périrent durant  cette épidémie en 5 semaines. Barbe Levarec, leur  épouse et mère, survécut misérablement.