La vieille maison

La vieille école

La loi Guizot impose, en 1833, l’ouverture d’une école de garçons dans les communes d’au moins 500 h (1154 h en 1831 à Locmaria). Le conseil municipal renâcle durant plusieurs années avançant l’absence de local et de moyens financiers. L’école est effective en 1840 avec la nomination de l’instituteur Jean Le Roux. La famille Le Coat accepte de louer une maison, il semble que ce soit la vieille maison derrière la mairie. Mais la classe est petite, l’air humide et vicié. En 1843, l’instituteur reçoit de la commune un traitement annuel de 230 F. De plus, chaque enfant doit aussi payer mensuellement 1 F ; une dizaine d’enfants indigents sont pris en charge par la commune.

1-La vieille maison
2-La nouvelle école
3-Route de Plouzané

L’école neuve

En 1845, la commune achète un jardin, au bourg, à Vincent Lareur du Moguer pour 900 F. Un plan est réalisé immédiatement et le devis approuvé. La vente ou la location de biens communaux assurent le financement. Les moellons viendront de la carrière de Creac’h Menoc et les pierres de taille de Trégana.

La nouvelle école-mairie

La commune a de grosses difficultés pour payer le solde de la nouvelle construction opérationnelle à la rentrée 1849 ou 1850 (c’est la mairie actuelle).

En 1851 l’instituteur devient aussi secrétaire de mairie, ce qui est plus facile car la mairie occupe une partie de son logement. Les réunions du conseil se déroulent dans la salle de classe. En 1852, il reste une dette de 1722F. Il s’avère dès 1853 que le local est insalubre (humidité du sol en terre battue, infiltrations des eaux pluviales par les fenêtres, mobilier en très mauvais état). Une vente de terrains vagues en 1863 à Trégana permettra de payer la dette.

À partir de 1850, la loi Falloux consacre la liberté d’enseignement mais donne au curé un pouvoir de surveillance sur l’instituteur. Les instituteurs pour être agréés par le conseil municipal, doivent présenter aussi des gages de moralité ce qui signifie sans doute qu’ils étaient pratiquants comme les habitants de la commune.

Extrait du mémoire de Jean Charles instituteur à Loc-Maria-Plouzané en 1861: «  Que les instituteurs chantent au lutrin le dimanche et les jours de fête, qu’ils apprennent le chant à leurs élèves et leur fassent chanter à vue les offices divins, cela nous paraît éminemment utile et de nature à inspirer aux enfants les sentiments profonds de notre religion divine. Mais ce qui nous paraît ne pas devoir être toléré, c’est que souvent on profite de leur dépendance pour leur imposer des besognes incompatibles avec la gravité de leurs fonctions : telles que sonneurs de cloches etc… , c’est qu’on les oblige à assister aux baptêmes et aux enterrements, à servir la messe et à faire le catéchisme à l’église pendant le carême… Nous n’hésitons pas à dire que tant que l’instituteur sera astreint à de pareilles besognes, il est parfaitement inutile de lui parler de dignité et de considération ».

Les premiers résultats de cette scolarisation apparaissent au  recensement de 1866 (1258 h) ; état de l’instruction sur 619 hommes : 24 lisent et écrivent correctement, 109 lisent et écrivent plus ou moins incorrectement, 8 savent lire seulement, 478 sont complètement illettrés. Comment expliquer ces résultats peu satisfaisants? Les garçons ne sont présents en général qu’entre 9 et 12 ans et s’absentent souvent en fonction des travaux saisonniers; pour beaucoup de familles l’école n’est utile que pour préparer la 1e communion.

A partir de 1881, les lois Ferry, instituant la gratuité et l’obligation scolaire de 6 à 13 ans, modifient la donne: l’école est bien trop petite et inconfortable. Une nouvelle école devient indispensable. Une délibération du conseil municipal signale 101 garçons scolarisés en 1884 et la nécessité d’une 2e classe!