Dans le cadre de la milice garde-côtes, dans les périodes troublées, toutes les paroisses situées à 2 lieues du rivage (8 km environ) devaient fournir des hommes , parmi ceux âgés de 18 à 60 ans, pour le « guet de mer » . Ils devaient aussi assurer le service des canons en temps de guerre.
Ces batteries se situaient généralement sur les hauteurs à proximité d’un lieu possible de débarquement.
A l’origine, ces batteries se composaient au minimum d’une plate-forme aménagée derrière un parapet maçonné pour abriter un ou plusieurs canons et complété par un talus de terre. Généralement un corps de garde, un magasin à poudre et une guérite complétait le dispositif. A proximité un mât de signaux permettait les communications.
En temps de paix, la batterie est désarmée, parfois abandonnée ou pour les plus importantes sous la surveillance d’un gardien.

Trégana et les sites des 3 batteries

A Locmaria, on dénombre 6 batteries grâce aux archives. Toutes contribuaient à compléter le dispositif de protection du port de Brest en baie de Bertheaume et à l’entrée du Goulet.
Porsmilin : 6 canons en 1694, 4 mortiers en 1778, désarmée en 1793.
Trégana : 4 canons en 1694; 1 batterie de part et d’autre de la plage en 1695. Au XVIIIe siècle il est fait mention de 3 batteries:
A l’ouest, construite en 1757 (sous le parking actuel), la batterie possède 2 canons en 1778 mais l’un hors service.
Au milieu, 4 canons tous en service en 1778.
A l’est (dite Ruevras), 2 canons dont l’un hors service.
En 1793, il n’y a plus aucun canon et le corps de garde du milieu a besoin de réparations. Un gardien est présent en 1816 à Reuvras. Puis l’ancienne batterie est occupée par le service des douanes et les terrains alentours progressivement vendus. Démilitarisés en 1931, les bâtiments sont vendus aux enchères en 1932. Aujourd’hui, seule cette batterie présente encore des vestiges intéressants partiellement englobés dans une habitation (propriété privée).
– A Toulbroc’h : 3 mortiers en 1693, 2 canons et 2 mortiers en 1694. Une batterie haute est construite en 1713 et dotée d’un pavillon. 1778, 2 mortiers en service (5 hommes sont nécessaires par mortier) . 1793: 2 mortiers et un corps de garde à réparer. Cette même année est construite la batterie basse avec également un pavillon. Ces 2 batteries disparaitront lors des travaux de construction de l’ancienne batterie de droite vers 1883 et la batterie allemande de 1943.