Charles Lognon, un architecte brestois, lance un projet hôtelier innovant à Porsmilin en profitant de la construction du tramway Brest-Le Conquet.
Il achète à la famille Rouxel de Villeféron quelques parcelles dépendant du château de Queleren, les ceint d’un grand mur et entreprend la construction de plusieurs cottages.

Son projet est décrit, en 1904, dans le livre de Louis Coudurier : De Brest au Conquet par le chemin de fer électrique.
« A Pors-Milin, M. Lognon est en train de construire une véritable petite station balnéaire. Dans un vaste terrain d’où la vue s’étend au loin sur l’horizon immense des flots sans fin, il a élevé trois maisons : une quatrième, à l’architecture coquette, « Ker Charlotte », se construit en ce moment même…
Chacun a son potager et son jardin d’agrément. La location se fait en meublé et à l’année… Ce sont de petites propriétés comprises dans une même et vaste enceinte. On y est bien chez soi, sans être seul et sans être chez le voisin…
A travers les allées bien sablées, autour des pelouses soigneusement entretenues, tous les jeux sont possibles et même les sports comme le cyclisme et le tennis. Les petits enfants sont là en pleine sécurité et ne courent aucun péril ; ils peuvent être laissés en toute liberté, sans surveillance incessante et fastidieuse. »

Inspiré par les stations balnéaires de la Manche, très fréquentées par les Anglais, Charles Lognon fonde sa publicité sur les vertus médicinales du microclimat local :
« Tout cela est agencé pour la vie de famille, pour la villégiature saine et reconstituante. Certains médecins ont commencé d’y envoyer leurs malades accomplir des cures d’air…On cite de véritables transformations en solides gars, bien râblés et alertes, de chétifs bambins amenés à Pors-Milin pâles d’anémie et comme exsangues… Pureté de l’air, buées salines et iode : des qualités très salubres pour les bien portants et propriétés reconstituantes incontestables pour les débiles, les rachitiques et les candidats à la tuberculose. »

Malheureusement Charles Lognon décède prématurément vers 1906 et sa fille Charlotte, mineure, ne peut poursuivre le projet. La propriété revient dès 1913 dans le domaine de Quéléren dont a hérité Mme Anne Costa de Beauregard, petite-fille des Rouxel de Villeféron. L’exploitation hôtelière continue sous le nom d’hôtel d’Armorique.