D’après les vies légendaires de nos « saints » bretons, bon nombre d’entre eux sont des moines venus d’outre-Manche pour évangéliser l’Armorique entre les Ve et VIIe siècles. Ils sont souvent à l’origine de la création des paroisses actuelles. Arrivés à la pointe occidentale de la péninsule, certains s’y installent et créent des ermitages tandis que d’autres parcourent le pays en créant des monastères dont certains deviendront des évêchés.
Les relations commerciales ont toujours été importantes de part et d’autre de la Manche mais elles sont troublées à cette époque par les attaques des pirates saxons.
Les différentes versions de ces légendes sont souvent anachroniques et beaucoup de ces personnages ne sont connus que par quelques lignes ou ont été confondus avec des homonymes.

 

Les saints venus d’Irlande 

L’Hybernie ou Irlande est peuplée par les Scots ; l’île n’a jamais été conquise par les Romains qui doivent même se défendre contre leurs raids de pillage. Venu de Bretagne, saint Patrick, selon la tradition, évangélise toute l’île à partir de 442. L’Irlande se couvre alors de nombreux monastères indépendants les uns des autres qui deviennent les véritables centres de la vie religieuse et, les moines vont exercer leur activité missionnaire à l’étranger, fondant des monastères dans une grande partie de l’Europe. De nombreux érudits viennent travailler sur le continent, et l’Irlande joue pendant plusieurs siècles un rôle important sur le destin culturel d’une Europe bouleversée par les invasions germaniques.

Parmi ces saints nous trouvons Sané (Plouzané et Locmaria), Ronan  (Saint-Renan) et Budoc (Porspoder).

 

Les saints venus de Bretagne

En Bretagne insulaire après le repli des troupes romaines, les petits royaumes bretons de l’ouest résistent longtemps à l’expansion des peuples anglo-saxons. Au début du VIe, le pays est réputé pour ses monastères dont celui de Llanilltud (aujourd’hui Llantwit à 25 km à l’ouest de Cardiff) fondé par saint Iltud venu d’Irlande, pépinière de nombreux « saints » qui essaiment dans tout le pays de Galles, le Cornwall et le Devon puis passent en Armorique sans doute poussés à la fois par l’expansion saxonne et irlandaise.

Parmi ces « saints « très nombreux, on peut noter Arzel ou Armel (Plouarzel), Convel (Plougonvelin), Tugdual (Trébabu), Méen, Magloire et Per (Ploumoguer).

Conséquences

Des paroisses primitives se forment autour de leur nom (Plou); dans les campagnes de nombreux ermitages et monastères (Lann) sont présents.
On assiste à une lente christianisation des campagnes non par la destruction des cultes d’origine celtique, mais par le nouveau sens donné aux traditions anciennes : fontaines, stèles, feux de joie, fêtes…

La paroisse primitive de Plouzané s’étendait autrefois sur Locmaria, Saint-Pierre-Quilbignon et une partie de Saint-Renan.