Courrier  du Finistère samedi 23 août 1919

Loc-Maria-Plouzané Grand Pardon de l’Assomption

« Le grand pardon a été favorisé par un temps splendide. Le moment attendu avec impatience était celui de l’inauguration du monument aux morts de Loc-Maria. Aussitôt après les vêpres et le salut du Saint-Sacrement, nous nous rendons à l’entrée du cimetière. Là, sur une base de Kersanton, M. Gruiec, de Saint-Renan, a su tracer et édifier un véritable bijou. Simple, après une double marche supportant un socle d’où se détachent la couronne et la palme, un monolithe porte gravé sur trois de ses faces les noms des 47 enfants de Loc-Maria morts pour Dieu, la France et la Bretagne. Au-dessus, servant de socle à un superbe Christ, la pierre porte la croix de guerre, récompense de la Patrie que tous ont méritée,  par leur sacrifice. Le Recteur, à la grand’messe, avait remercié les paroissiens, car le monument était dû à leur générosité ; il remercia aussi le Père Quinquis qui se dépensa pour recueillir les 5000 francs de la Souscription et fit choix du sculpteur auquel il devait confier l’érection de ce commémoratif. »

Ce monument tout proche de l’église, est le 1er érigé en Léon. Lok – Maria d’he bugale maro er vrezel »=  Loc – Maria à ses enfants morts à la guerre. Le Christ en croix  symbolise le sacrifice suprême des  enfants de Locmaria  (52 en réalité) tombés au cours de ce long conflit.

Cette guerre ne mérita pas son nom de «  Der des der » : la folie des hommes se renouvela et l’on dut ajouter sur le monument les noms des soldats tombés lors de la guerre de 39-45, puis ceux de la guerre d’Indochine et d’Algérie, mais également ceux des victimes civiles des combats de la Libération de 1944.