Selon la légende de saint Sané , racontée par Albert Le Grand en 1637, il y avait à cet emplacement un temple païen que le moine a consacré à la Vierge Marie sous le vocable de Notre Dame de Lanvénec. L’archéologue amateur Paul du Châtelier précise que ce sanctuaire était consacré à Vénus (culte de la fertilité, en liaison avec l’eau). On peut donc penser qu’auparavant il devait y avoir un culte celte relatif peut-être à une déesse mère. La tour aurait subsisté durant plusieurs siècles, Albert Le Grand affirmait qu’elle était encore visible en 1624 et faisait office de clocher. Ce pourrait être la cella d’un fanum gallo-romain.

L’église est attestée depuis le début du XVIIe siècle. Restaurée sous le rectorat de Jean Touronce (1624-1650), elle est composée de 2 nefs jumelles communiquant par des cintres et munie de 2 transepts. En 1721, elle tombe en ruines. Des travaux de réparation commencent mais cessent rapidement faute de moyens financiers. Le délabrement est tel qu’en 1748 l’église est interdite par Mg du Léon et le 1er février 1749 le bas-côté sud s’écroule.

Grâce à de généreux donateurs, les travaux reprennent en 1758 et l’église , sous un nouveau plan (croix latine), est ouverte au culte le 15 août 1761. La tour que l’on voulait garder n’est pas dans l’axe de l’édifice, il faut donc abattre et reconstruire d’où le nouveau clocher en 1869.

Les fonts baptismaux

Ce mobilier a été classé en 1958 puis inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1994. La cuve heptagonale en kersanton est ornée d’un Ecce homo et des évangélistes reconnaissables à leurs attributs. Elle est datée de 1530 et surmontée d’un couvercle en bois à décor géométrique. Un bassin de plomb y est placé  en 1626.

L’ensemble est protégé de boiseries à colonnes et fermé par une balustrade de 1675. La sculpture du fond représentant le baptême du Christ ne date que de 1894.

 

La statuaire

A l’extérieur, on peut voir  dans une niche sur la façade ouest,  une Piétà du XVe siècle, en kersanton,  classée en 1958.

A l’intérieur, la majeure partie des statues actuelles sont en bois polychrome et datées du XVIIe siècle. On remarque en particulier de chaque côté du chœur un Ecce homo et Notre Dame de Lanvénec. accompagnés de saint Michel et sainte Marguerite. Saint Sébastien (1646) et sainte Marie Madeleine proviennent de leur chapelle respective. La Piétà restaurée en 2003 vient aussi de la chapelle saint Sébastien.

 

Le mobilier

L’ancienne chaire de 1789 en bois de marine (vieux navires) a été remplacée en 1893 par une chaire sculptée sur des plans du chanoine Abgrall.

La chaire est retirée en 1979 . Les panneaux sculptés sont alors assemblés par le menuisier Joël Quinquis et garnissent l’autel actuel. On peut y voir saint Sané prêchant au bois de grâce (les stèles) ou baptisant les nouveaux convertis.

Les confessionnaux ont été refaits aussi en 1893.

 

Les vitraux

Ils sont assez récents  et signés de la maison Rault de Rennes . Toutefois, ceux de saint Sané dans le transept ont été exécutés par une verrerie d’Orléans et pourraient dater de la fin du XIXe siècle.

Les cloches et l’horloge

La tour de l’église abrite aujourd’hui 3 cloches:
– La grande, Marie-Anne, a remplacé en 1946 la cloche de 1775 malheureusement fêlée. Elle est refondue à Bagnolet.
– La moyenne, Caroline, serait la doyenne: elle est fondue, à Brest, en 1834 avec le métal de la cloche elle-même déjà refondue en 1781.
– La petite, Marie, a été aussi fondue à Brest en 1834.

La sonnerie des cloches a été électrifiée en 1957 ce qui a permis de dater le système d’horlogerie du XVIe, entièrement réalisé en fer forgé qui actionnait la sonnerie des cloches (heures et demi-heures). Plus tard fut ajoutée une partie mécanique susceptible d’actionner les aiguilles de l’horloge fixée au fronton de l’église. Il fallait remonter les poids (50 kg chacun) 2 fois par jour. Il est fort possible que ces poids, comme dans beaucoup d’églises, soient des pierres de catapulte qui remonteraient donc au XIVe siècle.
La pendule était fixée autrefois sur la niche de droite au-dessus du monument aux morts. A la fin des années 1970 , l’horloge est déposée et remplacée par une horloge électronique télécommandée par un central horaire dans la sacristie. En juillet 1989, une nouvelle horloge, avec liaison satellite pour la remise à l’heure, permet le changement automatique des heures d’été et d’hiver. L’Angélus est commandé par ordinateur et une batterie prend le relais en cas de panne de courant.

Le mécanisme de l’ancienne horloge a d’abord été conservé au 1er étage de la mairie puis placé  en avril 2004 à la maison des citoyens.