L’assemblée constituante crée les communes par le décret du 14 décembre 1789. Le mode d’administration des municipalités se voie unifié tout en créant les conditions d’une démocratie locale beaucoup plus active. « Ainsi, en ce qui touche l’origine du pouvoir municipal, tout ce qui reste de pouvoir féodal ou corporatif est aboli. Ni les seigneurs, ni les évêques, ni les chefs de corporation ne peuvent plus désigner les officiers municipaux, ou assister de droit aux assemblées municipales »  Jean Jaurès.
Les habitants de Locmaria, souvent en désaccord avec les autorités de leur paroisse-mère Plouzané saisissent alors l’occasion de prendre leur indépendance.

 

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LOCMARIA INFOS n°2 avril 1990

« C’est le 18 février 1790 que naquit la commune de Loc-Maria-Plouzané. C’est en effet à cette date que l’ancien Corps politique et le Général de la trève de Loc-Maria-Plouzané réunirent, suivant convocation qui leur avait été donnée, par voie d’affiches, une assemblée formée de tous les citoyens ayant 30 sols de capitation afin d’élire la nouvelle municipalité, suivant le désir du Roi et de la Nation.

La sacristie, lieu habituel des réunions, ayant été jugée trop petite, c’est dans la grange de Monsieur le Recteur, qu’eut lieu cette élection. Les trois plus anciens de cette assemblée furent choisis pour ouvrir les scrutins et c’est Jean Jestin qui fut nommé maire de Loc-Maria, ayant obtenu la pluralité des voix soit  77 sur 106 votants. Furent ensuite désignés: 1 procureur de la commune (Hervé Rioual), 5 officiers municipaux (Guillaume Le Coat, Jean Le Hir, Yves Le Moign, Jean Donard et Jean Le Marc), 12 notables. »

Trève = subdivision d’une paroisse autour d’un lieu de culte

Général = l’ensemble des paroissiens

Corps politique = les  administrateurs délégués, souvent les anciens trésoriers (appelés aussi marguilliers ou fabriciens)

Capitation = impôt direct universel versé par chaque chef de famille. Les 30 sols ou sous correspondent à la valeur moyenne de 3 jours de travail. C’est donc un suffrage censitaire qui écarte les plus pauvres de la commune.

Le procureur doit défendre les intérêts de la commune et suivre les affaires.

Le maire et les officiers municipaux forment le bureau municipal pour s’occuper des affaires courantes. Les notables s’ajoutent à ce bureau pour former le conseil général de la commune (1er nom du conseil municipal) et traiter les affaires importantes.

Quelques années plus tard, en 1811, pendant le mandat d’Hervé Rioual, la sous -préfecture tenta en vain de convaincre la commune de Locmaria de fusionner avec celle de Plouzané. L’argument principal du refus était la difficulté de communication entre les deux bourgs: en effet le chemin était extrêmement marécageux vers Lan hir et donc difficilement praticable. Il est vrai que la description de ce chemin faite en 1817 est particulièrement lamentable.