Le 10 octobre 1789, pour essayer de résoudre la crise financière,  l’Assemblée constituante décide de nationaliser les biens de l’Église de France, sur une proposition de Talleyrand, évêque d’Autun pour rembourser les dettes de l’État. En contrepartie, sur une suggestion de Mirabeau, l’État s’engage à prendre à sa charge l’entretien des ecclésiastiques, les frais du culte et aussi les très lourdes charges sociales et éducatives qui relevaient jusque-là de l’Église. Ce qui entraine, entre autres, une réorganisation du clergé séculier et un contrôle de l’État.

Cette nationalisation est généralement bien acceptée pour deux raisons.
Tout d’abord, chaque membre du clergé reçoit au minimum un traitement de 1 200 F contre 750 auparavant. La majeure partie du clergé autrefois réduite à la « portion congrue » voit donc son sort nettement amélioré. De plus, depuis l’abolition des privilèges, le clergé était privé de revenus (dimes et casuels) et éprouvait des difficultés à soulager la misère.
Le peuple , lui, a contribué à accroitre les biens ecclésiastiques par ses dons , ses offrandes et ses impôts: il lui paraît donc légitime de pouvoir en disposer dorénavant.

Un assignat

L’assemblée se trouva au cœur d’un dilemme : elle avait un besoin urgent d’argent mais la mise en vente d’une telle quantité de terres pouvait provoquer un effondrement de leur valeur. Aussi, les députés  par la loi du 19 décembre  créèrent des bons du trésor – les assignats – gagés sur les biens de l’Église et portant intérêt de 5 %. En mars 1790, un décret décida un transfert des biens aux municipalités qui furent chargées des ventes aux acquéreurs. La loi accorda de longs délais de paiement. Les ventes connurent un énorme succès et conduisirent à un énorme transfert de propriétés en faveur de la bourgeoisie et de la paysannerie.

A Locmaria, le presbytère est vendu dès 1791 et la chapelle saint Sébastien en 1796.